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lancelot du lac.

de pied ferme. Leurs écus ne furent pas entamés, ils restèrent sur les arçons : mais les lances éclatèrent, et le cheval de Lancelot heurtant celui du Roi renversa homme et cheval l’un sur l’autre. Le roi remonte, redemande une lance, reparaît et roule à terre une seconde fois. Il n’aurait pu se relever sans l’aide des écuyers. « Sire, » dit alors Lionel à Lancelot, « changez de cheval, celui que vous avez est aussi dangereux pour vous que pour les autres. » Mais Lancelot ne voulait pas prendre le temps de descendre et remonter sans écouter Lionel, il poussa de nouveau, et rencontra Meléagan qui, monté sur un aussi grand destrier, armé d’une lance courte et grosse, comptait bien avoir raison de lui. Ils s’entre-choquèrent sur les écus, les deux lances éclatèrent. Ils passent, chacun d’eux furieux de n’avoir pas abattu son adversaire : mais ils ne se perdent pas de vue, redemandent de nouvelles lances et fondent de nouveau l’un sur l’autre. Le glaive de Meléagan se brise, celui de Lancelot pénètre dans le cuir de l’écu, et serre d’une telle roideur contre la poitrine le bras qui le portait, que Meléagan en perd l’haleine et tombe presque inanimé sous les pieds de son destrier. À la rencontre des deux chevaliers succède le choc de leurs chevaux ; celui de Lancelot va attaquer l’autre, le renverse et le foule à quelques