Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
lancelot du lac.

proche, plus je travaillerai à mériter de bien mourir. »

Le maître alors se leva, et se tournant vers la porte de la chapelle qui était blanche et polie, il y trace avec du charbon quarante-cinq rouelles de la grandeur d’un denier, et au-dessous il écrit : C’est le signe des années. Il en trace au-dessous quarante-cinq autres plus petites, et écrit : C’est le signe des mois ; puis sur une troisième ligne, quarante-cinq plus petites encore : C’est le signe des semaines ; et enfin quarante-cinq plus menues : C’est le signe des jours. « Voici, dit-il à Galehaut, l’indication du terme de votre vie. Si vous les voyez tout à l’heure demeurer entières, vous serez quarante-cinq ans avant de mourir. Autant il en disparaîtra, autant il vous sera enlevé d’années, de mois, de semaines ou de jours. »

Il tire alors de son sein un petit livret, l’ouvre et appelle Galehaut : « Sire, voici le livre des conjurations. Par la force des paroles écrites, je puis découvrir le secret de tout ce que je voudrais savoir. Je pourrais déraciner les arbres et remonter le cours des rivières ; mais il y a grand danger à tenter l’épreuve. Les clercs, consultés autrefois par le roi Artus, voulurent y chercher le sens des songes qu’il avait eus : pour l’apprendre,