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lancelot du lac.

gne[1]. De Loverzep on compte deux lieues, et il n’y a pas d’asile plus rapproché, tant le pays est ruiné par la guerre émue entre le duc Escaus de Cambenic et le roi de Norgalles. Demain, au point du jour devra se faire devant Loverzep une grande assemblée des deux partis ; si vous m’en croyez, sire, vous viendrez passer la nuit à l’ermitage de la Croix. » Le jour tombait et mess. Gauvain jugea qu’il n’avait rien de mieux à faire. « Montez en croupe, dit-il au clerc. — Oh non ! sire, je suivrai l’amble de votre cheval. » Mais mess. Gauvain suivit le clerc au lieu de le précéder. Arrivés à la maison de religion, l’ermite qui l’habitait en ouvrit la porte en souhaitant la bienvenue au chevalier, tandis que le clerc se chargeait d’établer le cheval. Le prêtre après avoir désarmé messire Gauvain alla dire ses vêpres, et quand il eut fini, le manger fut disposé, frugal on doit le penser car l’ermite vivait de peu, et l’on était au vendredi.

Après le souper, l’ermite demanda au chevalier s’il était au roi Artus. « Oui, damp ermite. — Je dois connaître votre nom, car les chevaliers de la maison du roi Artus sont les plus renommés du siècle. — Comment pou-

  1. Saint Graal, p. 302.