Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
lancelot du lac.

présenterait contre vous ! Faites mieux : appelez les trois meilleurs champions de votre pays, monseigneur Gauvain les recevra volontiers, et à son défaut moi, le moindre des trois cent soixante-six chevaliers du roi. — J’ai, répond la demoiselle, amené le plus preux chevalier de mon pays ; libre à vous de le combattre, si vous tenez à garantir messire Gauvain. — Ah ! fait Dodinel, que Dieu m’abandonne, si je daigne m’éprouver contre un pareil champion ! » Et ce disant, il tourne le dos en crachant de dépit. Puis revenant au roi : « Sire, j’ai trouvé le chevalier qui pourra se mesurer avec le souteneur de la demoiselle : c’est Charas de Quimper[1], hautement renommé d’armes avant que votre père, le roi Uter Pendragon, ne fût armé chevalier. »

Ces paroles font éclater de rire tous ceux qui les entendent. Mais le vieux Bertolais insistant pour qu’on lui accordât la bataille :

« Demoiselle, dit le roi Artus, j’ai bien entendu ce que contiennent vos lettres et ce que vous avez dit ; mais la chose est assez grave pour réclamer conseil avant d’y répondre. Je ne veux pas m’exposer à blâmer à tort la reine ou celle qui vous envoie. Avant peu, j’assemblerai mes barons : dites à votre

  1. Var. Riols de Caus. — Kanut de Kars.