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anciens projets de galehaut.

craindre du vent et rester allumés jusqu’au lendemain. Sur la plus haute tour aurait étincelé, le jour, ma grande couronne, et la nuit le plus grand cierge qu’on aurait pu façonner. Dans chacune des journées suivantes j’aurais prodigué les dons les plus riches. Enfin, les fêtes passées, j’aurais fait avec tous ces rois un voyage dans toutes les parties du monde[1]. »

« Mais quand, par vos conseils, je me fus accordé avec le roi Artus, j’ai dû cesser de nourrir ces projets. Sachez seulement, beau doux ami, que je ne suis jamais entré dans ce château, sans laisser au seuil tout sujet d’ennui et de tristesse. Et j’y vais aujourd’hui, parce que j’ai, plus que jamais, besoin de réconfort. »

Mais voilà qu’arrivés au pied de la roche, et comme ils commençaient à la gravir, leurs yeux sont frappés d’une grande merveille. Les murs de l’enceinte, les tours elles-mêmes s’inclinèrent, puis éclatèrent par le milieu. Galehaut voyant tomber les créneaux avance de quelques pas, et ce qui restait des tours et des murailles s’écroule avec un bruit effroyable. « Assurément dit Galehaut, ce que je vois est un présage de malheur. – Sire, reprend Lan-

  1. J’ai tenu à reproduire fidèlement le fond de ce projet singulier de Galehaut, dont on a peine à entrevoir le côté pratique et raisonnable.