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lancelot du lac.

dont le souverain, nommé Aramont, mais plus ordinairement Hoël, étendait son autorité d’un côté jusqu’aux marches d’Auvergne et de Gascogne, de l’autre jusqu’aux terres soumises aux Romains et à leur vassal le roi de Gaule. Le Berry était également inféodé à la petite Bretagne mais, dès le temps du roi Aramont, le roi Claudas de Bourges avait refusé l’hommage et s’était déclaré vassal du roi de Gaule qui, lui-même, dépendait de l’empereur de Rome. Ces rois de Gaule se faisaient alors par élection. Claudas, avec l’aide des Gaulois et des Romains, étant parvenu à s’emparer de Benoïc, Aramont eut recours au roi de la Grande-Bretagne, qu’il reconnut pour suzerain. Alors Uter-Pendragon passa sur le continent, chassa Claudas non-seulement de Benoïc, mais de Bourges, et les Bretons désolèrent si bien la terre de Berry qu’elle perdit son nom pour prendre celui de la Déserte. Bourges, la cité principale, fut seule épargnée, en reconnaissance de l’accueil qu’y avait reçu Uter-Pendragon, quand Wortigern les avait contraints, lui et son frère, à sortir de la Grande-Bretagne[1].

Mais, après la mort d’Uter-Pendragon, Artus

  1. Merlin, p. 41. Les deux fils du roi Constant, Uter et Uter-Pendragon, se réfugient vers Orient, c’est-à-dire en Bretagne. Il faut que quelque lai non conservé ait parlé de leur séjour dans Bourges.