Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
lancelot du lac.

ferai tout ce qu’il vous plaira de me conseiller. »

Pharien, accompagné du roi, alla trouver les gens de la ville : « Seigneurs, j’ai parlé à notre seigneur le roi. Il consent à tenir ma prison, sur la promesse que vous m’avez faite de ne pas tenter de l’arracher de ma garde. Approchez, sire roi Claudas : vous allez vous engager à tenir ma prison, dès que je vous avertirai de le faire. » Le roi lève la main et prend l’engagement qui lui est demandé.

« — Je veux aussi que vous soyez accompagné des deux plus hauts barons de vos domaines, tels que les sires de Châteaudun et de Saint-Cyr. Un roi couronné ne doit pas avoir pour compagnons de captivité des ribauds ou de pauvres sergents. »

Claudas retourne sur ses pas et décide aisément à le suivre les deux barons proposés par Pharien : il revient avec eux, après avoir changé d’armes avec le seigneur de Saint-Cyr. Pharien leur fait promettre de ne pas sortir de prison sans qu’il leur en ait donné congé ; puis revenant à ceux de Gannes : « Bonnes gens, » leur dit-il, « vous allez jurer de ne rien tenter contre la vie ou la sûreté de mes trois prisonniers. » Tous ceux qui l’entendent prononcent le serment, et la foule se dissipe avec une satisfaction apparente. Claudas et ses deux compagnons sont