Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
les enfances.

dit Lionel, « je ne sortirai pas ; vous me haïssez, je le vois, puisque vous m’enlevez ce qui est à moi, ce qui ferait ma joie. — Mais, sire, reprend Pharien, y pensez-vous ? Pourquoi voulez-vous emporter cette arme ? Laissez-la moi prendre, je saurai la cacher mieux que vous. — Me la donnerez-vous quand je la demanderai ? — Oui, si vous ne vous en servez que par mon conseil. — Je n’entends rien faire qui soit à blâmer ni qui puisse tourner à dommage pour vous. — Le promettez-vous ? – Écoutez-moi, beau maître, vous avez le couteau, gardez-le ; peut-être en aurez-vous besoin plus que moi. »


XI.


Ils rentrent dans la salle et bientôt se mettent à la voie ; les enfants sur deux palefrois, leurs maîtres en croupe. À leur approche, tous les gens du palais sortent pour les voir. On les regarde avec intérêt, on pleure, on prie Dieu de les rétablir un jour dans leurs honneurs : les écuyers se disputent à l’envi le soin de les descendre. Ils montent les degrés en se tenant par la main. Parmi les chevaliers du roi Claudas, il en était beaucoup qui avaient été les hommes des rois de Gannes et de Benoïc, et qui ne