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lancelot du lac.

pêché de parler celui qui venait réclamer secours ! » À ces paroles, Hervis de Rinel quitta le haut de la table où il servait, car chez le roi Artus les vieux chevaliers demeuraient en charge comme les jeunes. Il s’avança vers le prud’homme les bras ouverts et le tint longtemps serré sur sa poitrine ; puis se tournant vers le roi : « Croyez, sire, ce que vous dira ce prud’homme, car il a toujours eu le cœur enluminé de prouesse. C’est Adragain le brun, frère du bon chevalier Mador de l’île-Noire, le vieux compagnon d’armes du bon roi Urien. »

Beduer demeura confus ; le roi Artus invitant Adragain le brun à continuer : « Sire, dit le vieux chevalier, je dis qu’un seul point est à blâmer en vous. Vous n’avez pas pris en main la cause du roi Ban de Benoïc, qui mourut comme il était en chemin pour réclamer votre aide. La bonne reine Hélène est déshéritée ; son fils, le plus bel enfant du monde, lui a été ravi. Et votre négligence est tellement coupable que je ne sais comment vous pouvez sans rougir regarder un prud’homme en face. Quoi de plus hon-

    autre texte plus ancien, qui se liait moins bien avec la suite du Lancelot. Ce Kaheus de Cahors est évidemment le même que Keu, qui dans toutes les suivantes laisses est encore en pleine charge de sénéchal, à la cour d’Artus.