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lancelot du lac.

volontiers entendent parler de beauté d’enfants.

Il avait la chair de son visage heureusement entremêlée de blanc, de brun et de vermillon. La teinte rouge s’étendait et s’affaiblissait sans disparaître sur un fond de blancheur de lait, qui en tempérait l’éclat trop vif et l’ardeur trop grande. Sa bouche était fine et bien faite, ses lèvres fraîches et épaissettes, les dents petites, blanches et serrées, le nez légèrement aquilin, les yeux bleus, riants, si ce n’est quand il avait sujet d’être courroucé, car alors ils semblaient charbons embrasés et le sang paraissait jaillir des joues, il fronçait du nez, soufflait comme un cheval, serrait les dents et broyait ce qu’il tenait en main. Il avait le front élevé et bien tracé, les sourcils bruns et fournis, les cheveux fins, blonds et naturellement lustrés. En avançant en âge, ils changèrent de nuance et devinrent fauves sans cesser d’être luisants et bouclés. Ses bras étaient longs et nerveux, ses mains blanches comme d’une dame, sinon que les doigts en étaient moins effilés et plus charnus. Jamais buste ne fut mieux pris, jambes plus solides et mieux formées. Que dire maintenant de son cou gracieusement posé sur ses larges épaules ? La poitrine seule était plus ample, plus gonflée peut-être que n’eût voulu la perfection de l’ensemble. Au moins était-ce le seul point où l’on pût, à tort