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l’étroite marche.

j’ai pris congé de ma dame la reine, pour commencer la quête d’un preux chevalier dont je ne sais pas le nom d’une manière assurée. J’ai pourtant quelque raison de croire que c’est messire Gauvain, et je donnerais un de mes doigts pour que ce fût un autre, tant je lui ai fait peu d’honneur et de compagnie, quand il m’arriva de le rencontrer. »

Le soir même, Hector fit la paix du seigneur de l’Étroite marche et de Marganor, celui-ci s’engageant au nom de son seigneur le roi des Cent chevaliers. Comme ils étaient au manger, un valet entre dans la salle et demande à parler à Hector. « Sire, dit-il, Sinados de Windesore vous salue. Il a su que vous aviez été retenu dans l’Étroite marche et il a mandé ses chevaliers pour venir à votre aide. Mais je vois que vous n’avez aucun besoin de secours. » Le valet raconte ensuite comment Sinados et sa dame ont été délivrés de leurs ennemis. La nouvelle de cet autre exploit d’Hector arrive aux oreilles de la demoiselle, déjà surprise d’amour. « Belle fille, va lui dire le père, prendrais-tu volontiers pour mari le vainqueur de Marganor ? — Si volontiers, que je ne veux entendre parler de nul autre. » Le père prend alors Hector à part et lui demande s’il voudrait épouser sa fille en recevant l’honneur du château ? — « Sire, je ne suis pas à moi : j’ai trop à