Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
la reine aux grandes douleurs.

battit le chevalier accusateur et lui arracha la vie.

Comme il sortait victorieux des barrières, on vint apprendre à Claudas que les deux enfants n’étaient plus dans la maison de Pharien. Il fit approcher le sénéchal : « Rendez-moi, lui dit-il, les fils du roi Bohor : j’en prendrai soin, et je veux bien promettre sur les saints, dès qu’ils seront en âge de recevoir l’adoubement, que je les mettrai en possession de tout leur héritage. J’y joindrai le royaume de Benoïc, car, ainsi qu’on me l’a dit, le fils du roi Ban a cessé de vivre, et j’en ai grand regret ; à mon âge, il est temps de penser à sauver son âme. J’ai dépouillé les pères parce qu’ils ne voulaient pas tenir de moi : les enfants, auxquels je rendrai leur héritage, ne me refuseront pas l’hommage, »

Les saints furent apportés, et sur les reliques Claudas, devant tous ses barons, jura de garder et protéger les fils du roi Bohor, et de les remettre en possession de leur patrimoine quand ils seraient en âge de chevalerie. Pharien, après avoir entendu le serment de Claudas, ne perdit pas un moment pour aller au-devant de son neveu. Il le rejoignit comme il était déjà en vue de l’abbaye de Moutier royal, et revint avec eux à Benoïc, où Claùdas fit aux enfants la plus belle chère du monde. Toutefois il prit le parti