Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/376

Cette page a été validée par deux contributeurs.
369
l’étroite marche.

combattez contre Marganor, faites que la rencontre ait lieu sur la chaussée ; dès qu’il sera passé, nous dépècerons le ponceau. » La proposition est soumise à Marganor : — « Quelle assurance aurai-je du sire de l’Étroite marche, si le retour m’est fermé ? — Je jure, dit le châtelain, de ne pas intervenir, ni mes hommes ; si vous êtes vainqueur, vous pourrez emmener votre prisonnier. » Tout fut ainsi convenu. Marganor lace son heaume et franchit le ponceau ; Hector sort de la barbacane, ils s’élancent l’un contre l’autre. Dès la première rencontre les deux glaives volent en éclats. Marganor vide les arçons ; Hector se maintient, mais tellement étourdi qu’il a peine à se reconnaître. Quand il a retrouvé son haleine, il pousse si violemment sur le cheval de Marganor étendu près de son maître, que le sien bronche et le fait tomber ; il se relève, met la main à l’épée, et revient sur Marganor dont le cheval effrayé retournait au galop vers le ponceau, et enfonçait les pieds de devant dans les mares ; les gens de Marganor eurent grand’peine à le dégager. Hector, voyant à pied son adversaire, descend, donne à garder son cheval, et, l’écu serré contre la poitrine, va à Marganor, qui compte bien reprendre l’avantage au jeu de l’escrime.

Tous deux couverts de leurs écus se frappent