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les deux écus.

valier, quelle est cette dame. — Quant au chevalier, répond la pucelle, c’est assurément le meilleur du siècle ; il a dû l’amour de sa dame à d’incomparables prouesses. Jusqu’à présent, il n’y a rien eu entre eux au-delà du baiser et de l’accoler : mais sachez que les deux parties de l’écu se rejoindront, quand les deux amants auront eu complète et parfaite possession l’un de l’autre. Alors la dame sera remise du plus violent chagrin qu’elle aura ressenti. »

La reine, toute joyeuse de ces nouvelles, fit grande fête à celle qui lui apportait un si merveilleux présent ; avant de lui donner congé, elle fit pendre l’écu aux parois de sa chambre, de façon à l’avoir constamment sous les yeux ; et quand elle devait séjourner ailleurs qu’à Kamalot, elle avait soin de le faire porter dans sa nouvelle résidence.


XLIII.


Suivons maintenant le bon Hector dans la quête qu’il a entreprise. Il savait, par le chevalier qui lui avait remis l’épée de la demoiselle de Norgalles, que messire Gauvain avait traversé le carrefour des Sept-Voies, sur les marches du royaume de Norgalles. Il passa donc la Saverne et s’engagea dans la forêt de Brequehan. La