Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/346

Cette page a été validée par deux contributeurs.
339
la nièce de groadain.

par tous les saints du paradis, vous n’y parviendrez pas. — Peut-être ; et dans tous les cas, puisque vous manquez à la foi jurée, vous êtes indigne de tenir des terres en fief. — À votre volonté ! — Sur la foi que doit au roi la dame de Roestoc, je lui demande de défendre au nain Groadain d’entrer jamais en possession du fief qui devait revenir à cette indigne parjurée. — J’obéirai à la reine, » répond la dame de Roestoc, pendant que la nièce sortait éplorée.

Avant de rentrer dans ses chambres, elle rencontre Hector : « Pour Dieu, lui dit-il, qu’avez-vous, demoiselle ? — Je suis trompée par celle qui trompe le monde entier. » N’en pouvant tirer autre chose, il la suit à son logis et la voit tomber sur un lit, perdue dans les sanglots. Le lendemain Groadain raconta à Hector ce qui s’était passé. « Il faut, dit celui-ci, retourner vers elle et la prier de me laisser partir. Je commencerais ma quête dès aujourd’hui, sans la crainte de lui déplaire. » La nièce resta inflexible ; leurs raisons, leurs prières n’y firent rien. « Fi, fi ! dit-elle vous vous êtes tous entendus avec la reine contre moi. Sachez-le bien : non-seulement, Hector, je ne vous prierai pas de partir, mais si vous le faites, vous ne me reverrez pas, ou du moins je ne serai jamais à vous. » Les voilà plus désolés qu’auparavant. La reine, tout en s’indignant contre la demoiselle, ne pouvait