vous tiendrez vos conventions dès que j’en aurai fini avec votre champion. » La dame émue garde le silence ; mais Gauvain : « Beau sire, dit-il, nous aurions besoin d’entendre de votre bouche quelles sont ces conventions. — Madame, reprend Segurade, les connaît, cela doit suffire. — Non ; ceux qui tiennent le parti de Madame n’en sont pas informés ; et il y aurait peu de courtoisie à refuser ce qu’ils demandent. — Chevalier, répond Segurade, je ne suis pas en jugement de cour, je dis et fais ce qu’il me plaît. — Ah ! Segurade, si vous obtenez de force une des plus belles et des plus hautes dames du monde, vous aurez trouvé bonne aventure : j’en sais de mon pays plus d’un qui pourrait bien vous la disputer. — Qu’ils viennent donc, je les défie ; eussent-ils avec eux Gauvain, le fils du roi Loth. » Messire Gauvain ne relève pas ces paroles ; il laisse Segurade, et va rejoindre le groupe de ses amis.
Un moment après, la dame de Roestoc s’éloigne et va attendre à quelque distance avec les autres dames[1]. Gauvain attache ses gantelets et relève sa ventaille. Hector lui lace le heaume, et le sénéchal lui présente le cheval de combat.
- ↑ On voit pour la seconde fois que les dames n’assistaient pas encore aux combats judiciaires, sur les échafauds dressés devant les combattants.