Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
277
nouveaux rendez-vous.

Bientôt la reine ralentit son pas pour attendre la dame de Malehaut, et plusieurs dames et demoiselles. Le sénéchal et le Bon chevalier se perdirent dans la compagnie du roi, puis, comme sans dessein, suivirent lentement le sentier qui les menait à l’endroit où les deux dames les avaient déjà devancés. Que vous dirai-je de plus ? Ils y demeurèrent près d’une heure, sans qu’il soit bien à propos de répéter leur conversation. Au lieu de parler, il ne fut question entre eux que de baisers, embrassements et douces étreintes, avant-coureurs de joies plus grandes. Il fallut trop tôt penser à rejoindre : les dames retournèrent vers le roi, Lancelot et Galehaut regagnèrent leur tente. Les jours suivants, mêmes rencontres secrètes ; jusqu’à ce que messire Gauvain, se trouvant en état de chevaucher, remercia le roi, la reine et les dames de la bonne compagnie qu’on lui avait faite, et remontra au roi combien il était de son intérêt d’attacher à sa maison le prince Galehaut et son ami, le Bon chevalier : « Vous leur devez beaucoup, sire oncle, et vous avez tout à espérer de leur service. » Mais Galehaut, quand le roi lui en parla, répondit qu’il avait grand besoin de retourner en Sorelois, après une absence aussi longue ; il promit seulement de revenir dès qu’il aurait mis ordre à ses propres affaires.

Ne demandez pas si les dernières entrevues de