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lancelot du lac.

V.


La dame[1] qui venait d’emporter Lancelot au fond du lac était une fée. En ce temps-là on donnait le nom de fées à toutes les femmes qui se mêlaient de sorts et d’enchantements. « Elles savaient, dit le conte des Bretes, la vertu des paroles, des pierres et des herbes : elles avaient trouvé le secret de se maintenir en jeunesse, en beauté, en merveilleuse puissance. On les rencontrait surtout dans les deux Bretagnes[2] au temps de Merlin, qui possédait toute la sagesse que le démon peut donner aux hommes. » En effet, Merlin était regardé chez les Bretons tantôt comme un saint prophète, tantôt comme un dieu. C’est de lui que la Dame du lac tenait le savoir qui la

  1. Dans l’original, elle est presque toujours appelée la Damoiselle ; mais il serait plus tard assez difficile aux lecteurs de la distinguer des pucelles et demoiselles chargées de ses nombreux messages. Il suffit d’avertir ici de cette infidélité.
  2. « En la Grant-Bretagne » msc. 339 et 754. Mais l’ensemble des récits oblige de lire « les deux Bretagnes » car Ban, Bohor, Lancelot, Bourges, tout cela ne peut être transporté dans la Bretagne insulaire.