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premier rendz-vous.

fois inutilement. Et quelles armes portiez-vous alors ? — La première fois j’avais un écu blanc à la bande vermeille de belic ; la seconde j’avais deux bandes. — Je me souviens de les avoir distinguées. Vous ai-je encore vu une autre fois ? — Dame, oui ; la nuit où vous croyiez avoir perdu monseigneur Gauvain et ses compagnons. Les gens du château criaient au roi : Prenez-le ! prenez-le ! Je sortis cependant, portant au cou l’écu à trois bandes vermeilles de belic. Et quand je fus près du roi, les mêmes gens criaient : Roi, prends-le ! roi, prends-le ! Le roi me laissa pourtant aller. — À notre grand regret ; car, en vous arrêtant, il eût mis fin aux enchantements du château. Mais, dites-moi : est-ce vous qui avez jeté de prison monseigneur Gauvain et ses compagnons ? « — Dame, j’y aidai comme je pus. »

La reine, à cette dernière réponse, devina qu’il était bien Lancelot du Lac. Elle reprend : « Du jour où vous fûtes chevalier, jusqu’au temps de notre séjour à la Douloureuse garde, vous avais-je vu ? — Dame, oui : sans vous, je ne serais plus en vie car vous avez averti monseigneur Yvain de me tirer de l’eau quand j’allais me noyer. — Comment ! c’est vous que le couard Dagonnet ramena prisonnier ? — Dame, je fus pris, mais j’ignore par qui. — Et où alliez-vous ? Je suivais un chevalier.