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premier rendz-vous.

êtes-vous celui qui vainquit la première assemblée ? — Non, dame.

« — Comment ! ne portiez-vous pas les armes noires ? N’avez-vous pas reçu les trois chevaux de messire Gauvain ? — Oui, dame, je portais les armes noires et, je reçus les chevaux.

« — Vous aviez les armes de Galehaut dans la dernière assemblée ? — Il est vrai, dame. — Vous avez donc été vainqueur le premier, vainqueur le second jour ? — Non, dame, je ne le fus pas. » Alors la reine devine qu’il ne voulait pas dire qu’il eût été vainqueur, et elle l’en prise davantage.

« Maintenant, reprend-elle, me direz-vous qui vous fit chevalier ? — Vous, ma dame. — Moi ! et quand donc ? — Dame, il peut vous souvenir du jour qu’un chevalier vint à Kamalot devant mon seigneur le roi : il était navré parmi les flancs, une épée lui séparait le corps en deux. Ce même jour un valet vint à lui et fut chevalier le dimanche.

« — De cela me souvient-il bien. Seriez-vous celui qu’une dame présenta au roi, vêtu de la robe blanche ? — Dame, oui.

« Pourquoi dites-vous donc que je vous fis chevalier ? — Au royaume de Logres, la coutume est telle : on ne peut faire sans épée un chevalier ; qui donne l’épée fait le chevalier. Je tiens de vous la mienne et non pas du roi.