Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
galehaut et la reine.

offres que dame pourrait faire ; il ne m’a laissé rien à dire.


XXXV.



La réponse de la reine les fit tous longuement rire, et l’entretien enjoué se continua quelque temps, jusqu’à ce qu’enfin la reine s’étant levée annonça qu’elle allait regagner la bretèche, et pria Galehaut de la reconduire. Avant de monter sur son palefroi, elle le prit un peu à l’écart : « Galehaut, lui dit-elle, je vous aime beaucoup, et peut-être trouverai-je moyen de vous le prouver mieux que vous ne sauriez penser. Vous avez assurément dans votre tente le Noir chevalier, et il se pourrait bien que je le connusse déjà. Si vous comptez mon amitié pour quelque chose, faites tant, je vous prie, que je le voie. — Madame, je n’ai plus de pouvoir sur lui, depuis que la paix est faite. — Oh ! vous savez assurément où il est. — Peut-être : mais il ne dépendrait ni de vous ni de moi de l’amener ici, quand même il serait en ce moment dans ma tente. — Où donc est-il ? Ne pouvez-vous au moins le dire ? — Je pense qu’il est en mon pays : mais, puisque vous le demandez, croyez-le bien, madame, je ferai ce que je pourrai