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les nouvelles assemblées.

nant vers le Noir chevalier : « Sire vous aurez le don ; je ne puis rien retenir de ce qu’il vous convient de réclamer. Je vous demande seulement à mon tour de ne jamais préférer aucune compagnie à la mienne. » Le Noir chevalier prit cet engagement. Et la nouvelle d’une paix prochaine s’étant répandue aussitôt, le camp retentit de chants et de transports d’allégresse, tandis que celui du roi Artus était plongé dans la consternation.

Le lendemain, jour de la dernière assemblée, le Noir chevalier revêtit les mêmes armes que son nouveau compagnon, sauf le heaume et le haubert, trop grands pour sa tête et ses épaules.

Le roi Artus avait défendu à ses hommes de s’aventurer et de provoquer les gens de Galehaut ; mais les jeunes bacheliers ne tinrent pas compte de ses ordres, et bientôt les rencontres se multiplièrent assez pour entraîner les grandes échelles. Longtemps l’avantage parut incertain entre les deux partis ; quand l’un faiblissait, un renfort venait rétablir la balance. Mais dès que le chevalier couvert des armes de Galehaut parut, le cœur sembla défaillir aux gens d’Artus, et messire Gauvain, qui de son lit suivait tous les mouvements des deux armées, dit à haute voix que ce guerrier n’était pas Galehaut, mais le chevalier qui, la veille, portait les armes noires. C’était, d’un côté, à qui le suivrait, de l’autre à