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les nouvelles assemblées.

meilleur appareil ; dites-leur que j’ai gagné tout ce que je pouvais souhaiter. » Le Roi-premier conquis brocha son cheval et s’éloigna pendant que Galehaut entretenait le Noir chevalier. Bientôt approchèrent plus de deux cents vassaux du prince des Îles lointaines, vingt-huit rois au premier rang.

Le camp prit un air joyeux de fête : on entendait de tous côtés : « Bienvenue la fleur des chevaliers ! » Celui auquel on faisait tant d’honneur en rougissait de confusion. Quand il fut désarmé, Galehaut lui présenta une robe des plus riches et des plus belles. Dans sa chambre furent disposés quatre lits, l’un très-grand, très-haut, très-large ; le second de moindre dimension ; les deux autres de grandeur égale, mais moindre encore. Le grand lit fut garni le plus richement du monde et quand l’heure de reposer arriva : « Sire, dit Galehaut, ce grand lit sera le votre. — Pour qui seront les deux autres ? dit le Noir chevalier. Pour deux de mes hommes qui vous feront compagnie. Je me tiendrai dans la chambre voisine, afin de moins vous gêner. — Ah ! sire, je vous le demande en grâce ; ne me faites pas reposer plus haut que vos chevaliers : j’en aurais trop de honte. — Sire, ne me demandez rien qui puisse abaisser votre prix. »

À peine couché, le Noir chevalier, qui avait