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les nouvelles assemblées.

Les dames coururent aux créneaux, aux fenêtres, pour mieux le voir. Il passait de l’un à l’autre, renversant tous sur son passage. Le nombre était grand des jeunes chevaliers du parti de Galehaut qui s’étaient jetés en avant des échelles, pour faire essai de prouesse. Il en arrivait là dix, là vingt : quand ils chevauchaient en plus grand nombre, le Noir chevalier tournait et les esquivait. Cependant il attendit sans broncher une échelle de cent fervêtus, fondit comme un lion affamé au milieu d’eux, renversa le chevalier qui les conduisait, et s’ouvrit un passage. Sa lance brisée, il fait redouter le tronçon qui lui reste, revient aux écuyers qui lui tendent un autre glaive et, après avoir rompu deux lances, il retourne vers la rivière à l’endroit d’où il était parti, en levant de nouveau les yeux vers la bretèche. Messire Gauvain dit à la reine : « Ma dame vous avez suivi ce chevalier dans la course qu’il vient de fournir, mais vous avez mépris en ne vous associant pas à notre message. Il s’est arrêté, apparemment pour avoir pensé que vous l’aviez en dédain. — Il a fait, dit la dame de Malehaut, tout ce qu’il entendait faire pour nous, ce n’est plus à nous à lui rien mander ; qui voudra le fasse ! – Ma dame, reprit Gauvain, n’ai-je pas raison ? — Eh ! beau neveu, qu’attendez-vous donc de moi ? — Je vais vous le dire. C’est