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les nouvelles assemblées.

meilleurs chevaliers de la maison du roi. Ils avaient cependant tous juré de ne pas reparaître sans lui ; mais, quand vint la fin des trêves, tous pensèrent qu’il valait mieux renoncer à leur engagement, et revenir au roi Artus, dans le grand besoin qu’il allait avoir de leur aide.

Galehaut, de son côté, réunissait le double des hommes qu’il avait amenés la première fois ; si bien que les barres de fer qui formaient les lices de son premier camp n’arrivaient pas à la moitié de la nouvelle enceinte. Il annonça qu’il ne combattrait pas le premier jour, et ne paraîtrait dans le champ que pour juger de la façon dont se maintiendrait la chevalerie d’Artus. La seconde journée devait seule décider du triomphe de l’une des deux armées. Messire Gauvain se conforma aux dispositions de Galehaut, et régla seul l’ordre de l’attaque et de la défense.

Le lendemain, après la messe célébrée de grand matin dans les deux camps, on s’arma, on sortit des lices petit à petit, on s’aventura sur le gué, en attirant ou se laissant attirer sur l’une ou l’autre rive : les gens de Galehaut occupaient la droite et ceux du roi Artus la gauche. Il y eut de beaux faits d’armes, parmi lesquels on distingua ceux d’Escoral le pauvre, chevalier de Galehaut, et plus tard, de la maison d’Artus ; il jouta contre Galeguinan, frère naturel de monseigneur Yvain de Galles : les lances bri-