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le chevalier à la bretèche.

gardaient la première porte, tout avait disparu. Le souterrain était ouvert, il en sortit tenant dans ses mains la double clef des enchantements. En repassant par le cimetière, il n’y trouva plus de tombes, de lettres ni de heaumes ; il s’agenouilla dans la chapelle, déposa les clefs sur l’autel et monta au palais.

Comment peindre la joie illuminant tous les visages, et dire les actions de grâces qu’on lui rendit ! Il sut alors que la reine n’avait pas été retenue prisonnière et qu’on s’était entendu pour le tromper et le décider ainsi à revenir à la Douloureuse garde. Il ne s’y arrêta qu’une seule nuit et, dès le lendemain, il fit ses adieux à ceux qu’il venait de délivrer de la cruelle oppression des démons.

À compter de ce moment, la ville, le bourg et le château ne s’appelèrent plus que la Joyeuse Garde : nous en reparlerons plus d’une fois.


XXVIII.



Notre chevalier, le lendemain, longeant le cours d’une rivière, aperçut sur l’autre rive une haute bretèche que protégeait une enceinte de palissades. Dans l’intention de s’y arrêter, il passa le gué avec la demoiselle qui l’avait si longtemps attendu