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la joyeuse garde.

temps que l’écuyer. Toutes les rues étaient illuminées de cierges et de torches. « Où est la reine ? demande-t-il à l’écuyer. — Je vais vous conduire à elle : mais il faut traverser un souterrain fermé d’une porte de fer. » Avant de la franchir, le Chevalier dépose son heaume, il entre, l’écuyer lui tend une poignée de chandelles [1], en l’avertissant de les allumer pendant qu’il poussera la porte derrière lui mais il la ferme en dehors et s’esquive. Le Chevalier, ne l’entendant plus, devine qu’on l’a trompé, qu’il ne trouvera pas la reine et ne sortira du souterrain que par la grâce de Dieu. La nuit arrive et s’écoule. Au point du jour, il aperçoit d’incertaines lueurs et entend une voix de femme : « Sire chevalier, vous le voyez, vous n’avez pas de défense ; il faut composer pour sortir d’où vous êtes. — Que demande-t-on de moi ? — Que vous rameniez la paix dans ce lamentable château. — Mais la reine, où est-elle ? — Loin d’ici ; elle vous charge d’être son otage. Par vous doivent cesser les enchantements de la Douloureuse garde. — Et par quel moyen ? — Faites ce que vous pourrez et ce qu’exigera l’aventure. — J’en prends l’engagement. » Une fenêtre s’éclaire au haut de la voûte et laisse voir

  1. Plein poing de chandelles. Expression qui revient souvent.