et les autres prisonniers de Brandus. Grande fut la joie du roi Artus, en baisant son cher neveu et tous ses compagnons. « Que vous est-il donc arrivé ? demanda-t-il. — Sire, nous ne le savons pas bien. Un chevalier félon nous a conduits dans son château et nous a retenus prisonniers, après nous avoir fait déposer nos armes. Un chevalier inconnu nous a délivrés en nous recommandant de saluer de sa part le roi et la reine. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’il porte un écu d’argent à trois bandes vermeilles. — C’est donc, dit la reine, le chevalier qui sortit hier du château et que les gens qui sont retenus ici vous criaient d’arrêter. L’avez-vous vu désarmé ? — Non, madame ; il ne voulut pas ôter son heaume, sans doute afin de n’être pas reconnu.
« — Je n’ai maintenant, dit le roi, aucune raison de séjourner ici plus longtemps. — Comment ! sire, » lui dit vivement la première demoiselle du Lac, « pouvez-vous partir sans avoir le secret des aventures de ce château ? — Je ne vois pas, fait le roi, le moyen de les apprendre ; mais si je connaissais celui de vous délivrer, je ne me laisserais arrêter par aucun danger. Dites ce qu’il faudrait faire pour cela. — Sire, je ne puis être délivrée que par le chevalier que vous avez laissé partir. — Mais, fit alors messire Gauvain, vous le connaissez donc ? Assuré-