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lancelot du lac.

l’hommage que je vous rendrais ferait sortir mon cœur de ma poitrine. — J’ai, dit Claudas, grand regret de votre résolution, mais je vous accorde le congé que vous souhaitez. » Banin, sur cette réponse, demanda son cheval et s’éloigna de Trebes, sans attendre la fin du jour.

On le trouve, dans une autre laisse, à la cour du roi Artus, emportant les prix des behours et des quintaines, méritant d’être admis parmi les chevaliers de la Reine, de la Table ronde et de l’Escarguette ou garde du Roi. Il avait, dit le romancier, recueilli dans ses guerres contre le roi Claudas un butin assez fort pour faire bonne figure au milieu des chevaliers bretons. Mais Artus, quand il apprenait que le nom de Banin lui venait du roi de Benoïc, était entré dans une profonde et douloureuse rêverie ; car ce nom lui rappelait que la mort du roi Ban n’était pas vengée. Banin, ajoute notre livre[1], « fit beaucoup parler de lui et attacha son nom à mainte belle aventure mais c’est dans le Conte du Commun qu’elles sont racontées et où il convient mieux de les lire[2]. »

  1. Msc. 754 ; fo 61.
  2. Quel est ce conte du Commun ? c’est un point qu’il est malaisé de résoudre. Peut-être est-ce notre Banin qu’on retrouve sous le nom de Balaan, Balaham ou Balan, dans le texte inédit de Merlin, suivi par un traducteur anglais du quinzième siècle, sir Thomas