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la douloureuse garde.

réclama ses armes et son cheval. Un homme armé de toutes pièces, à l’exception du heaume, l’attendait au bas du tertre pour lui demander ce qu’il voulait. — « Je veux tenter l’aventure du château. — Avant tout, vous devez rendre les prisonniers de la veille. — Qu’à cela ne tienne ! mais puis-je me confier en vos paroles ? — Sire chevalier, nous sommes tenus de vous disputer l’entrée ; mais, sans les serments qui nous obligent, nous serions les premiers à vous venir en aide : il y a déjà trop longtemps que ces mauvaises coutumes durent. »

Les prisonniers furent rendus et le cor retentit. Pendant qu’un premier champion descendait le tertre, le Blanc chevalier avait le temps de se préparer à le recevoir. Ils s’élancèrent de toute la force des chevaux ; l’homme du château atteignit de son premier coup le haut de l’écu, dont le cercle alla violemment frapper les tempes du Blanc chevalier. Il fut, à son tour, touché de telle vigueur que le haubert fut traversé et le glaive pénétrant dans le milieu de l’épaule lui fit abandonner les rênes ; il roula à terre. Pendant qu’il demandait à voix basse merci, neuf chevaliers se rangeaient devant la porte du château, et l’un d’eux descendait le tertre pour prendre la place du premier. Les épieux volent en éclats, mais les jouteurs n’abandonnent pas l’étrier. « Maudit soit, dit le Blanc chevalier, qui inventa