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lancelot du lac.

sorts dont les prisonniers étaient victimes, il fallait rester quarante jours et quarante nuits dans le château. Sur la rivière d’Hombre s’étendait le bourg, où le voyageur pouvait trouver un gîte agréable et commode.

Le Blanc chevalier faisait de vains efforts pour défermer la première porte, quand une demoiselle cachée sous sa guimpe et son long manteau parut et vint le saluer. « Demoiselle, lui dit-il, m’apprendrez-vous les coutumes de ce château ? — Au moins vous en dirai-je une partie. Avant de songer à les abattre, il faut vaincre et avoir raison des dix premiers chevaliers ; si vous m’en croyez, ne tentez pas l’aventure. — Oh ! je ne suis pas venu pour m’éloigner sans coup férir. Je saurai le secret de ce château, ou, si je ne l’apprends pas, je partagerai le sort de tant de prud’hommes qu’on y retient prisonniers. — Dieu vous soit donc en aide ! » reprit la demoiselle ; et elle fit semblant de s’éloigner.

Le jour commençait à baisser quand, sur le haut de la porte, parut un homme qui demanda au Blanc chevalier ce qu’il voulait. — « L’entrée du château. — Vous ne savez pas ce qu’il vous en coûterait pour y entrer. — Non ; mais ouvrez-moi cependant, car le jour avance. »

On entend le son d’un cor. Le guichet de la porte laissa passer d’abord un chevalier armé,