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lancelot du lac.

vous défendre ; autrement j’en aurais quelque honte, et monseigneur le roi assez peu d’honneur. »

Le Blanc chevalier intervint alors : « Sire Keu, madame a dit vrai, j’étais prêt dès le premier jour ; et comme je suis venu le premier, c’est à moi de combattre le premier. — Cela ne peut être, bel ami, dit Keu, puisque je suis arrivé. — Il est vrai que le meilleur chevalier doit être le champion de madame. — Vous parlez sagement, dit Keu. — Eh bien, combattons d’abord l’un contre l’autre ; madame de Nohan choisira qui aura le mieux fait. — Oh ! j’y consens. — Il est, dit la dame de Nohan, un autre moyen de vous accorder. Je puis proposer un combat d’un contre un ou deux contre deux. Il me suffira de mander au roi de Northumberland qu’il ait à choisir deux chevaliers ainsi pourrez-vous tous deux montrer ce que vous savez faire. »

Les conditions agréées de part et d’autre, la dame désigna la journée, et le combat eut lieu dans la plaine de Nohan. Keu et le premier chevalier de Northumberland rompirent leurs lances en même temps, et continuèrent le combat l’épée à la main. Le Blanc chevalier reçut la pointe de son adversaire dans le haut de son écu, et d’un coup mieux asséné il atteignit sur la boucle l’écu opposé, le traversa, le cloua au bras, à