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le beau valet.

mauvaises paroles, si vous me montrez la pucelle, quand elle s’éveillera. — Je vous le promets. »

Le valet va et vient en attendant ; il approche d’une loge galloise devant laquelle étaient deux demoiselles parées « Voilà, dit la première, un beau chevalier ! — Oui, dit l’autre, mais il faut qu’il soit bien couard, quand la peur du grand chevalier lui fait manquer l’occasion de voir la plus belle dame du monde. — Vous avez peut-être raison, demoiselles, dit le valet, de parler ainsi. » Et il revient sur ses pas, mais le chevalier n’était plus dans sa chaire. Le pavillon étant défermé, il entre et ne trouve dame ni demoiselle : tout était silencieux autour de lui.

Plein de dépit, il reprend le chemin du perron où il avait laissé ses gens. — « Qu’avez-vous fait et vu ? lui demande le messager de Nohan. — Rien ; la pucelle m’est échappée, mais je ne quitterai pas avant de l’avoir trouvée. — Oubliez-vous donc le service de madame de Nohan ? — Non ; j’y penserai quand j’aurai vu la pucelle : j’ai du temps de reste, puisque le jour de la bataille n’est pas encore fixé. Continuez votre chemin si tel est votre plaisir ; vous saluerez de ma part votre dame et vous lui direz qu’elle peut compter sur moi. »

Le messager de Nohan s’éloigna, laissant le Beau valet avec les écuyers. À la chute du jour,