Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
l’adoubement.

votre valet vous mande de le faire chevalier. — Quel valet ? — Celui qui vint hier soir, et dont vous m’avez confié la garde. » En ce moment la reine Genièvre entrait dans la salle, avec monseigneur Gauvain. « — Comment ! dit le roi, veut-il être déjà chevalier ? — Oui, sire, et dès demain. — Vous entendez, Gauvain, dit le roi ; ce valet d’hier soir veut que demain je l’arme chevalier. — Sire, répond Gauvain, ou je me trompe, ou chevalerie y sera bien assise. Il est beau, tout en lui semble annoncer une haute origine. — De quel valet parlez-vous ? demanda la reine. — Madame, répond Yvain, du plus beau que vous ayez jamais vu. Je serais curieuse de le voir. — Soit ! dit Artus, allez le quérir, Yvain, et faites-le vêtir du mieux qu’il pourra ; il paraît ne pas avoir défaut de robes. »

Messire Yvain vient au valet : il l’avertit de se parer d’une robe des plus belles et l’emmène à la cour, en traversant un nombreux populaire, avide de voir le bel enfant dont on avait annoncé l’arrivée et qui allait recevoir les robes et l’adoubement de chevalier.

Ils descendent devant le degré de la salle d’honneur : le roi et la reine qui les attendaient vont au-devant de messire Yvain, qu’ils prennent de l’une et de l’autre main ; ils le font asseoir sur une belle couche, tandis que le valet s’arrête