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lancelot du lac.

et chambre de roi ; repaire de liesse, hôtel de justice, si riche en preux chevaliers, en bons et vaillants bourgeois ! Comment voir sans douleur votre ruine ! Ah ! pourquoi Claudas n’a-t-il pas demandé ma vie plutôt que celle de Lambègue : j’ai déjà tant vécu que je pouvais donner sans regret le reste de mes jours ; car un vieillard peut-il souhaiter une plus belle mort que celle qui devient le salut de ses compagnons, de ses frères ? »

Les sanglots l’empêchaient de continuer. Lambègue approchant brusquement : « Sire oncle, ne vous désolez pas ainsi. Par la foi que je vous dois, il ne tiendra pas à moi que la ville ne soit sauvée, et j’y gagnerai grand honneur. J’irai me rendre à Claudas sans regret, sans crainte. — Lambègue, dit Pharien, je vois que tu m’as écouté mais tu ne m’as pas compris. Tu es jeune, tu n’es pas à la fin de tes prouesses, et je n’entends pas que tu meures. Dieu nous aidera, sans doute nous tenterons une sortie, et peut-être tromperons-nous toutes les espérances de Claudas. — Non, bel oncle, il n’est plus question de cela ; la ville peut avoir la paix de par moi, il ne faut pas laisser un autre que moi mourir pour elle. — Comment Lambègue, serais-tu décidé à te rendre à Claudas ? — Assurément, bel oncle ; je vous l’ai entendu dire : si vous étiez à ma