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MERLIN.

rent ou mostier, et ensi atendirent la messe dou jor. »

Cette messe fut célébrée par l’archevêque Dubricius, personnage discret et pieux qui leur fit une exhortation pour leur donner confiance dans le secours du Saint-Esprit.

« Et quant il ot la messe chantée jusques à l’Évangile, et il orent offert, si s’en issirent tiels i ot ; et devant le moustier si avoit une grant place voide. Lors virent devant la maistre porte de l’eglise enmi la place un perron tot quarré, et ne sorent onques connoistre de quel pierre il estoit ; si distrent qu’il estoit de marbre : et seur cest perron en milieu avoit une enclume de fer de demi pié haut, et parmi cele enclume avoit une espée ferue jusques au perron. »

L’archevêque, averti de la merveille, sortit de l’église avec de l’eau bénite et les principaux sanctuaires en se baissant, il lut sur l’acier de l’épée les mots suivants en lettres d’or : Cil qui ostera celle espée sera rois de la terre, par l’election Jhesuscrist.

C’était là le signe qu’ils attendaient du ciel ; il ne s’agissait plus que de tenter l’épreuve et de reconnaître celui que Jésus-Christ destinait au siège royal. On convint d’établir pour gardiens du perron dix prud’hommes, dont cinq seraient clercs, et cinq laïques. Puis on rentra