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TABLE RONDE.

bellir de leur présence ces grandes réunions. Les deux frères Pendragon et Uter auraient aussi, les premiers, fait précéder leurs armées en campagne de l’enseigne ou étendard du Dragon d’or, qu’on portait encore au premier rang de l’armée française, dans le onzième siècle. Nous verrons ainsi l’origine de la plupart des grandes coutumes des temps féodaux gratuitement rapportées aux fabuleux usages de la cour d’Artus. Dans cet ordre d’idées, la troisième Table ronde exprime une intention essentiellement laïque et mondaine ; elle est instituée en faveur de ceux qui tiennent à la vie des cours et aux honneurs du siècle.

La place qui y demeurait inoccupée, comme aux deux premières, ne devait être remplie que plus tard ; c’est là ce que Merlin a soin d’expliquer à Uter-Pendragon : « Et ce ne avendra mie a ton tens ; mais au tens du roi qui après toi vendra. Mais je te pri que tu faces desormais tes asamblées et tes grans cors en ceste ville (Carduel en Galles), et que tu i tienges ta cour trois fois l’an et toutes les festes annuieus. Et li rois respont : Je le ferai. »

Je passerai rapidement sur l’épreuve du siége vide, tentée par un des familiers du roi, et punie aussitôt comme l’avait été celle de Moïse à la Table du Graal. La laisse sui-