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STONEHENGE.

sayaient de les défendre. Uter, frère d’Ambrosius, partit avec quinze mille guerriers, et, ce qui valait mieux encore, accompagné de Merlin. Les vaisseaux abordèrent en Irlande. Le roi du pays, nommé Gillomanius, en apprenant le motif de l’arrivée des Bretons, ne put s’empêcher de rire. « En vérité, » dit-il, « il ne faut plus nous étonner que les Bretons aient été subjugués par une couarde race étrangère, quand ils sont assez brutes et assez fous pour venir nous attaquer afin de nous enlever des pierres qui ne valent pas mieux que celles de leur pays. » Il y eut un grand combat, les Bretons, vainqueurs, coururent à la montagne de Killaraus et contemplèrent avec une grande admiration la Danse du Géant. « Maintenant, » dit Merlin, « voyez comment vous pourrez mouvoir ces pierres. » Tous se mettent à l’œuvre ; on emploie des câbles, des roues, des leviers, mais le tout en vain. Le devin riait de leurs vains efforts ; enfin il comprit qu’il fallait un peu les aider. Il prit chacune des pierres l’une après l’autre, et, les soulevant avec une merveilleuse facilité, alla les déposer dans les vaisseaux. Les Bretons revinrent triomphants ; les pierres, aisément transportées dans le cimetière de Salisbury, furent disposées par Merlin lui-même dans le même ordre qu’elles gardaient sur le mont Killaraus. Il ne pouvait, dit en