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MERLIN.

qui leur fait exiger un besant d’or de tous ceux qui demandent l’explication de leurs songes. Et c’est pour avoir toléré ce détestable usage que vous êtes privé de la vue dès que vous sortez de Rome. Maintenant, prenez le plus vieux des sept et faites-lui couper la tête. Vous verrez le plus gros bouillon s’éteindre. — Ma foi ! » dit Hérode, « je ne demande pas mieux ; qu’on me l’amène. » Le vieillard fut en effet décapité, et le plus gros bouillon s’éteignit aussitôt. Les autres Sages, amenés les uns après les autres, subirent le même sort, et avec le dernier cessa de bouillir l’eau de la chaudière. « Il ne s’agit plus maintenant, » dit Mellin, « que de laver vos mains et de faire remettre votre lit en place. Puis, vous monterez à cheval, et vous sortirez de Rome. » Les selles furent mises aussitôt ; l’empereur, accompagné de Mellin, franchissant le seuil de la maîtresse-porte de la ville, vit tout aussi bien qu’avant de sortir. Il prit alors Merlin entre ses bras et lui fit tous les honneurs du monde.

Comment ici distinguer l’invention de l’imitation ? Les chantres et conteurs bretons avaient-ils puisé aux sources orientales ? Les auteurs orientaux du livre de Sendebad, ou seulement l’auteur du roman des Sept Sages, ont-ils enrichi leur texte d’une légende armoricaine ? Sans