Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/360

Cette page a été validée par deux contributeurs.
353
MESSAGE D’ARTUS À LUCIUS.

de ma couronne et non plus de la sienne. En cas de refus, vous lui proposerez de remettre au sort d’une bataille la décision de notre querelle. » Les messagers lacèrent les heaumes, endossèrent les hauberts, ceignirent les épées, et montèrent, la lame au poing, l’écu rejeté sur le dos. Ils passèrent monts et vallées, et arrivèrent au camp de l’Empereur, dans les plaines de Langres. Les Romains sortaient de leurs tentes pour les voir et demander s’ils ne venaient pas implorer la paix. Sans daigner leur répondre, Gauvain et ses deux compagnons parvinrent jusqu’à la tente de l’Empereur et descendirent, en laissant leurs chevaux aux écuyers. Gauvain s’adressant alors à Lucius :

« Nous sommes envoyés par le roi Artus, notre seigneur lige, et voici le message dont il nous a chargés : il mande, et nous te disons pour lui, que tu aies à quitter la terre de Gaule, pour n’y remettre jamais les pieds. France est de sa couronne, il la tient, la tiendra et la défendra comme son propre

    prendre. Enfin, Robert de Brunne, cité par sir Frédéric Madden :

    « Loth sonne, syr Wawan,
    « Had bene at Rome to remayn,
    « With Supplice the pope to wonne,
    « Honour to lete, langage to konne. »