Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/338

Cette page a été validée par deux contributeurs.
331
LE ROI FLUALIS.

l’explication, je lui promets ma fille en mariage et la succession de mon royaume, s’il n’est pas marié ; s’il est marié, il peut au moins compter sur le bail et le gouvernement de mes terres. »

Comme les sages cherchaient à deviner le sens de ce songe, et qu’en dépit de leurs veilles et de leur science ils ne trouvaient rien de satisfaisant, voilà qu’une voix se fait entendre du milieu de la salle, sans qu’on pût voir d’où elle partait. C’était la voix de Merlin, lui-même demeurant invisible : « Flualis, » dit-il « je vais t’apprendre le sens de ton songe. Les deux serpents dont les quatre têtes lançaient des flammes représentent deux princes chrétiens, tes voisins, qui doivent mettre ton palais en charbon. Les serpents vous ont porté, toi et la reine, sur la pointe du palais, parce que ces princes réduiront ta terre en leur pouvoir jusqu’aux portes de ce palais. Ils vous dépeçaient les membres, pour indiquer que tu dois t’arracher à la mauvaise loi sarrasine et confesser la vraie croyance. Quant aux huit serpenteaux qui portaient vos membres au sommet du temple de Diane, ils représentent les huit fils de deux princes chrétiens qui détruiront ce temple, où vos enfants se seront réfugiés pour leur malheur. Les deux grands serpents laissaient