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LE ROI ARTUS.

chevaliers de la Reine et ceux de la Table ronde, le roi Ban donna deux bons conseils à Artus. Le premier fut d’obtenir de tous les barons qui formeraient sa cour la promesse de ne jamais tournoyer les uns contre les autres, et de ne se mesurer qu’avec les chevaliers arrivant des contrées étrangères pour essayer leur force contre les chevaliers de Logres. L’autre conseil fut de prolonger les trêves avec les princes feudataires qui ne le reconnaissaient pas encore pour fils d’Uter-Pendragon. Ces princes ne devaient pas en repousser la proposition, tant ils avaient déjà éprouvé de dommages, tant ils avaient dû sentir le besoin de réunir toutes leurs forces contre les Saisnes, ennemis communs d’Artus et de chacun d’eux. « Il conviendrait donc, » ajouta le roi Ban, « de leur envoyer de hauts et puissants messagers. Si je ne craignais le mauvais gré du roi Loth, je proposerais de faire choix de lui ; car nul ne serait aussi en état de tout mener à bien. — D’autant mieux, » reprit Artus, « qu’il connaît mieux que personne les détours de chemins et les voies qui conduisent chez chacun de ces princes. — Je vois, » dit alors la reine, un danger dans le choix que vous entendez faire, et peut-être vaudrait-il mieux envoyer un chevalier dont la vie serait moins précieuse. — Non, madame, » répond le roi Ban,