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LE ROI ARTUS.

Nascien et Sinados allèrent avertir les compagnons de la Table ronde de revenir avec eux vers le roi et la reine. Yvain, Sagremor et les trois frères de Gauvain approchèrent ; on leur raconta ce qui s’était passé, et on leur fit entendre qu’ils n’avaient rien de mieux à faire que de consentir à la paix.

Les compagnons de la Table ronde s’agenouillèrent alors devant monseigneur Gauvain, après avoir étendu sous leurs pieds le pan de leurs manteaux. « Sire, » dit Hervis du Rinel, nous vous offrons, telle que vous la voudrez, l’amende des torts que nous avons faits. » Monseigneur Gauvain le relève aussitôt par le poing, tandis que ses trois frères et Sagremor, Yvain et leurs amis, relèvent courtoisement les autres. Tous les courroux sont apaisés ; la reine rend les prisonniers faits durant le combat, après leur avoir donné de nouvelles robes ; enfin, on convient qu’à l’avenir les chevaliers de la reine et les compagnons de la Table ronde ne jouteront jamais les uns contre les autres, sinon pour éprouver, seul à seul, leur valeur. En ce temps-là, les chevaliers de la reine n’étaient pas plus de quatre-vingt-dix ; ils auront atteint le nombre de quatre cents, quand sera accomplie la quête aventureuse et difficile du Saint-Graal.

Vers ce temps-là fut répandue dans le royaume