qui les ont si rudement toutes. Messire Gauvain, le glaive au poing, atteint le premier qu’il rencontre, tranche le heaume, la coiffe, pénètre jusqu’à la cervelle ; le glaive brisé, il tire son épée, frappe mortellement un second, un troisième ; nul ne lui résiste, les rangs ennemis s’ouvrent devant lui, devant ses compagnons. Nascien veut les arrêter, Gauvain lui fait vider les arçons. En se relevant « Ah ! messire Gauvain, messire Gauvain, dit-il, on vantait votre courtoisie, votre prud’homie, vous faites mentir votre renom ; car vous êtes couvert de toutes vos armes, comme si vous aviez à combattre de véritables ennemis ; vous en serez blâmé. — Je ne sais, mais je serai toujours prêt à me défendre seul contre ceux qui douteraient de ma loyauté. À vous peut-on faire le reproche : vous avez commencé la folie, et n’avez tenu compte de mon message. — Sire, si la folie est nôtre, celui qui l’a commencée l’a bien payée il est navré à mort. De grâce, arrêtez-vous. — Non, non, je n’entends pas que les chevaliers de la Table ronde aient à se féliciter de leur félonie, Tout ce que je puis, c’est de vous laisser retourner, sans autrement vous navrer. » Cela dit, Gauvain reprend la poursuite et refoule les compagnons de la Table ronde jusqu’au bord de la rivière ; plusieurs y
Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/268
Cette page a été validée par deux contributeurs.
261
TOURNOI DE LOGRES.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e1/Paris%2C_Paulin_-_Romans_de_la_Table_Ronde%2C_tome_2.djvu/page268-1024px-Paris%2C_Paulin_-_Romans_de_la_Table_Ronde%2C_tome_2.djvu.jpg)