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COUR PLÉNIÈRE DE LOGRES.

à la fureur des Saisnes ; il fallut dresser des tentes, élever des maisons de bois dans les plaines d’alentour. Le roi Artus n’en fit pas moins annoncer une cour solennelle, après avoir reçu le serment du roi Loth, et l’avoir confirmé dans la possession des domaines dont il avait été précédemment revêtu. À partir de ce jour les deux rois ne cessèrent de se prêter secours et se voulurent tout le bien possible.

Ce fut à la mi-août, fête de la Vierge honorée, que le roi Artus dut tenir la haute cour et porter couronne, lui et la nouvelle reine. La veille de ce grand jour furent distribués par le roi chevaux, armes, palefrois, deniers d’or et d’argent, tandis que Genièvre de son côté prodigua les robes fraîches et nouvelles. On ne se lassait pas de vanter les mérites d’une reine si généreuse : c’était la dame de toutes les dames, comme Artus le plus grand roi du monde. La renommée qui partout vole répandit bientôt la nouvelle de la réconciliation du roi de Logres avec le roi d’Orcanie : et plusieurs des princes qui s’étaient levés contre le fils d’Uter-Pendragon souhaitèrent de l’imiter, tandis que les autres juraient de mourir avant de poser les armes.

Après la messe du grand jour, le roi invita ses chevaliers à le suivre dans la salle où les tables étaient dressées et les nappes posées. Le