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DANGER DE GENIÈVRE.

ronde. Arrivés près de la forêt où Loth l’attendait, les garçons qui conduisaient les sommiers en avant entendirent un hennissement de chevaux ; ils rebroussèrent aussitôt pour avertir Artus du danger qui semblait le menacer. Le roi fait aussitôt armer ses gens, et remet à quarante chevaliers le soin de garder la reine et de la conduire en lieu sûr, si l’issue du combat n’était pas heureuse. La lutte s’engage ; bientôt les chevaliers bretons reçoivent ceux d’Orcanie au fer des lances, puis au tranchant des épées ; mais les grands coups donnés par les trois rois, Artus, Ban et Bohor, n’auraient pas empêché la reine de demeurer au pouvoir des Orcaniens, sans l’arrivée de Gauvain, dont le premier soin, après avoir fait à Logres ce que le roi Artus attendait de lui, avait été de rassembler cinq cents chevaliers et de prendre la route que devait suivre son oncle. Il parut fort à temps pour ressaisir la reine et pour lutter corps à corps avec Loth qu’il ne reconnaissait pas. Il faut ici traduire le texte de notre romancier : Il advint à monseigneur Gauvain de rencontrer le roi Loth son père, qui venait de lutter avec Artus, et tenait en sa main un glaive de force merveilleuse. Ce glaive vint se briser sur l’écu de Gauvain, et celui-ci frappa son adversaire assez durement pour percer son écu, démailler son haubert, pénétrer dans les chairs,