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LE ROI ARTUS.

parée à l’avance, tandis que l’autre Genièvre serait remise aux mains de la maîtresse infidèle. Nous verrons tout à l’heure quel fut le succès de cette trahison.

Le lendemain de l’arrivée de Merlin, Artus et ses compagnons montèrent au palais. Leodagon fit revêtir sa fille des habits les plus magnifiques ; on n’en admira que mieux l’excellence de son incomparable beauté. La cour se rendit au moutier de Saint-Étienne le Martyr. Artus et Leodagan ouvraient la marche, suivis de tous les barons : d’abord Gauvain et Merlin ; puis Sagremor et Galeschin, Agravain et Dodinel, Guirres et Yvain l’Avoutre, Keu et son père Antor. La demoiselle venait ensuite, conduite par les deux rois Ban et Bohor, le visage découvert, un chapelet d’or sur la tête, une robe de soie battue, parsemée de cesames (cysamus), et si longue qu’elle trainait par terre d’une toise et demie. Après elle Genièvre, la fille de la Sénéchale, conduite par Girflet ; les nouveaux adoubés, les chevaliers de la Table ronde, les barons et chevaliers de Carmelide, enfin les nobles dames du pays et les bourgeoises. Dubricius, l’archevêque de Logres, les reçut dans l’église, et monseigneur Amustant, le maître chapelain du roi Leodagan, les bénit et les maria. L’archevêque célébra la messe, Amustant chanta l’épître et l’évangile. L’of-