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MERLIN.

venez à moi ; si vous avez des ennuis ou de mauvaises pensées, confessez-les, et demandez-en pardon à Notre-Seigneur, à tous Saints et Saintes, à toutes créatures qui croient et espèrent en Dieu. Toutes les fois que vous entrerez dans votre lit ou que vous en sortirez, signez-vous au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ; faites une croix sur vous en souvenir de celle où le corps de Dieu fut attaché ; puis ayez soin que, dans la chambre où vous reposez la nuit, il y ait toujours lumière car le diable n’aime que les ténèbres et ne vient pas volontiers où il sait de la clarté. »

La demoiselle écouta ces enseignements et promit de les suivre. Elle revint à sa maison, se montra de plus en plus humble envers Dieu et les pauvres. Les bonnes gens du pays venant la visiter lui disaient : « Belle amie, quelle douleur de ce qui est advenu à votre père, votre mère, votre frère et vos sœurs ! Pourtant, ayez bon courage : vous êtes riche, vous avez un grand héritage ; un prud’homme, si vous vous maintenez en bien, pourra vous prendre à femme. » Elle répondait : « Tout est en la volonté de Notre-Seigneur ! Il sait et me donnera ce qui me convient le mieux[1]. »

  1. Le poème publié par Ellis n’a pas conservé une