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LE ROI ARTUS.

tentes et pavillons de Frollo ; Ban, Bohor et Artus attaquèrent celles de Claudas, de Ponce-Antoine et de Randol. En un moment les tentes sont abattues, les soldats qui n’ont pas eu le temps de s’armer sont tués, et leurs chefs, revenus trop tard pour les protéger, engagent un combat qui ne tarde pas à devenir général.

Le soleil venait de se lever et l’éclat qu’il jetait sur les heaumes, les hauberts et les écus présentait un merveilleux tableau, « si bien, » dit le romancier, « que c’estoit à regarder un delit et une melodie ». Au milieu de la mêlée Sagremor et Frollo, Ban et Claudas se mesurent, se frappent, roulent à terre et se relèvent plus ou moins blessés. Ponce-Antoine, deux fois abattu par le roi Bohor, est foulé aux pieds : les gens du roi de Benoyc, repoussés à leur tour, sont ralliés et ramenés au combat par le roi Artus. Mais les prouesses, les hauts faits de tous ces héros ne sont rien à côté des exploits de Gauvain qui, l’heure de midi venue, sent tripler non pas son courage mais ses forces : il abat à plusieurs reprises Ponce-Antoine et Frollo ; il remonte le roi Ban et ses frères Agravain et Guirres. C’en était fait de Claudas, dont le cheval avait été coupé en deux, si Gauvain eût reconnu en lui le roi de Bourges ; il en fut averti trop tard par le roi Ban. Tous deux se remettent à la poursuite de Claudas qui, à peine re-