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LE ROI ARTUS.

sorti de la Forêt périlleuse, il fit rencontre non plus de joyeuses danses, mais du roi Amant qui, l’arrêtant, la fureur dans les yeux, le contraignit à se mesurer avec lui. Les conditions du combat furent telles : si Amant demeurait vainqueur, Bohor devait lui céder le château de Charhais ; s’il était vaincu, il devait se rendre à Bredigan pour y faire hommage au roi Artus de ses autres domaines. Enfin, s’il était tué, ses chevaliers devaient reconnaître Artus pour le suzerain des fiefs qu’ils avaient jusqu’alors tenus du roi Amant. Le combat fut long et se termina par la mort de l’agresseur que Bohor pleura sincèrement. La plupart des chevaliers d’Amant consentirent à suivre Bohor à Bredigan, et furent accueillis favorablement par Artus. Mais les plus orgueilleux, Guinganbresil, Giromelan et Brandelis, ayant refusé de les imiter, retournèrent sur leurs pas. Le roi de Gannes, avant de quitter la place, y fonda un hôpital commémoratif que desservit un bon clerc, auparavant son chapelain, et dont on aura plus tard occasion de parler.

Bohor entra dans Bredigan comme Artus se disposait à revenir à Logres pour y déposer de nouvelles richesses qu’il devait à Merlin. Le prophète l’avait conduit au pied d’un grand chêne dont il avait fait mettre les racines à découvert ; là se trouvait un trésor, remontant au